A Hollywood,
John Freeman, réalisateur américain, reçoit
un Oscar pour Les enfants de Moscou.
Quelques
mois plus tôt, à Moscou, aux côtés d’une
babouchka sans âge, un vieux Général veille
à grand renfort de vodka son épouse défunte.
Le militaire a trois filles : Tania, la benjamine, se rêve
en Pretty Woman ; Katia, la cadette, nourrit sa famille de la
viande qu’elle dérobe à un tigre ; Wiera attend
un enfant d’un politicien véreux et marié.
Trois sœurs, clin d’œil à Tchékhov,
dont l’univers, pourtant, semble bien révolu. «
Qui a le pouvoir ici ? Où est l’argent ? Comment
ça va finir tout ça ? (…) comment vivre ?
».
Chacun des personnages apporte sa réponse aux questions
du Général : Kostia, le fils de Babouchka, cherche
à devenir Seigneur de la mafia; sa mère est l’égérie
d’une nouvelle ligne de gilets pare-balles ; Ivan Pavlovitch,
chanteur célèbre devenu malfrat, ponctue ses crimes
de réflexions sur le Jazz ; Kola, jeune orphelin recueilli
par le Général, semble trouver dans le silence et
les tâches ménagères une réponse au
désarroi moderne. Tous ressassent le même refrain
: “ Je suis en dépression ”.